Fidélité
Haute couture automne-hiver 1949, ligne Milieu du siècle
L'arrivée de la robe de mariée est toujours un moment chargé d’intensité. Elle vient clôturer le défilé avant les acclamations du public.
« Défile-t-elle vraiment, la robe de mariée ? Cela me semble impossible, car, à peine est-elle passée, tout le monde est debout. On se lève. On applaudit. Dans le remue-ménage des chaises abandonnées, des cendriers bousculés, les uns hochent la tête pour exprimer leur assentiment, d’autres se rejoignent pour trancher un point de désaccord. La grande famille de la couture se retrouve. » Christian Dior, Christian Dior et moi, 1956
Alors qu’au milieu du XIXe siècle, le blanc s’impose pour la confection de la robe de mariée, par le symbole de pureté qu’il lui confère les couturiers du XXe siècle vont progressivement s’en détacher, à l’exemple des Directeurs Artistiques de la maison Dior. Chacun d’entre eux a su réinterpréter à merveille le genre de la robe de mariée.
La robe de mariée est toujours teintée de superstition, autant pour le mannequin qui la porte que pour les petites mains qui la confectionnent. La première pense être vouée au célibat, tandis que les secondes espèrent trouver leur futur mari l’année suivante.
« Les petites mains qui travaillent à cette toilette ont coutume de coudre dans l’ourlet une mèche de leurs cheveux pour trouver un mari dans l’an qui vient, mais les “jeunes filles” prétendent que présenter la robe de mariée, c’est se vouer à jamais au célibat. » Christian Dior, Christian Dior et moi, 1956
Fidélité est le parfait exemple de la robe de mariée d’après-guerre. Le modèle est en satin de soie ivoire et la grande jupe en tulle plissé blanc forme une traîne sur laquelle le satin est drapé dans le dos.
Une cliente inconnue pose dans l’escalier du 30, avenue Montaigne portant la robe Fidélité, dont la vendeuse attitrée fut Mme Jeanne Priot.
© Laziz Hamani ; © Mark Shaw/mptv ; © Guy Marineau ; © Maurice Jarnoux/Paris Match/Scoop ; © Association Willy Maywald/ADAGP, Paris 2022